Les travaux de réfection de l’église de Soulières ont commencé au premier trimestre 2017. L’édifice dédié à Saint Martin aurait connu trois phases de construction. La première aujourd’hui invisible daterait de l’époque romane (avant 1140), la seconde, le chevet et le transept, correspond à un style gothique (XVI°) alors que la nef et ses collatéraux seraient plus tardifs et dateraient du XVII° correspondant ainsi à un style renaissance. Elle se situe dans le centre de Soulières, village de la Marne, derrière la mairie entre la rue des belles voisines et la rue de Chaltrait.
Les compagnons de Toitures Soissonnaises travaillent donc à la réfection de cet illustre édifice. La première phase de travaux concerne la couverture du clocher, situé à la croisée du transept, du cœur et de la nef. Les poutres porteuses (ou sommier) du clocher et du beffroi étant très abîmées il a fallu l’intervention de l’entreprise Bâtiment Associé pour déposer les trois éléments centraux de cet édifice (clocher comprenant la toiture et le fut ainsi que le beffroi)
Le clocher est entièrement couvert d’ardoise que ce soit sa toiture ou son fût. Le choix de celles-ci s’est arrêté sur des ardoises naturelles de dimension 22×32 marque Cupa Excellence 10, fixées avec des crochets inox sur des liteaux en sapin traité (18×40). Ce n’est qu’une fois le clocher au sol que nos compagnons ont pu réaliser les arêtiers fermés en ardoise, les ventilations avec des queues d’arondes créées spécialement pour ce clocher ainsi que le faîtage en zinc et les deux épis. L’un des épis est le support d’un coq en cuivre qui a été préalablement remplacé et ce lors d’une cérémonie respectant la tradition (comme déjà réalisé par notre entreprise à l’occasion de la repose de celui de Soulières, Oigny en Valois, et de l’église de Billy). L’autre porte une oriflamme surmontée d’une étoile. Sur cet épi fut rajouté, par l’un de nos compagnons, un petit clin d’œil a la région avec l’ajout d’une grappe de raisin sous l’étoile.
Clocher descendu Queue d’aronde pour noue à fendis à double en cour de réfection la ventilation du clocher tranchis tout en ardoise
Ce n’est qu’une fois tous les éléments du clocher repositionnés que nos compagnons ont pu couvrir le fût. Ils y ont réalisé quatre arêtiers fermés et une « corde » ou frise torsadée en ardoise qui permet de couper l’effet massif du fût. De plus nous pouvons y trouver quatre abat-sons ou « fenêtres ». Ceux-ci ont étés habillés d’une bavette en plomb ainsi que de renvers en ardoises. La jonction entre ce fût et la toiture fut réalisée par une bande de filet de plomb surmontée d’un membron ou corniche en zinc créée de toute pièce par nos compagnons.
corde de finition abat-sons en revers épis en oriflammes et coq sur le fût du clocher
Une fois la première phase terminée, nos compagnons se sont attaqués à la partie gothique de l’édifice, soit le chœur et les transepts. Les matériaux furent choisis dans la continuité des travaux entrepris sur le clocher. Nous y retrouvons donc des ardoises naturelles Cupa Excellence 10 posées sur des liteaux en sapin traité (18×40). Celles-ci sont fixées avec des crochets en inox. La jonction entre le cœur et les transepts était assurée par une noue ouverte en zinc. Suite à la demande de l’architecte cette noue ouverte fut remplacée par une noue à « fendis à deux tranchis ». Concernant la jonction du fût avec le chœur et les transepts nos compagnons ont réalisé une continuité en ardoises avec la noue à fendis et ce en créant des renvers le long du fût.
Enfin des travaux sur la partie la plus ancienne de l’édifice, la nef et la tourelle, sont aussi réalisés. Les éléments techniques seront semblables à ceux déjà effectués. A la demande de l’ABF (l’architecte des bâtiments de France) un faîtage en zinc dit à bourrelet est posé sur tout l’édifice. Celui-ci est souligné par une bande de plomb.
Les quelques détails réalisé sur les gouttières et les descentes ont été réalisé, avec l’accord de l’architecte, à l’initiative de nos compagnons. Nous pouvons notamment citer les talons de gouttières à l’impériale, les retours d’angles avec moignon tronconique, tout comme la bascule avec col-de-cygne ainsi que les descentes avec doubles bagues soudés tous les mètres.
source historique : La fondation du patrimoine
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